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Liste des récipiendaires honorés en 2005 (pour les actes de 2003)

Le 7 mars 2005, le gouvernement du Québec rendait un hommage public à 10 personnes pour les actes de civisme exceptionnels qu'elles avaient accomplis au cours de l'année 2003. La cérémonie de l'Hommage au civisme s'est tenue dans la salle du Conseil législatif de l'hôtel du Parlement. Elle était présidée par le ministre de la Justice, M. Yvon Marcoux. Le ministre a alors remis six médailles du civisme et quatre mentions d'honneur du civisme.

Un insigne du civisme, réplique miniature de la médaille, a également été remis à chacun des dix récipiendaires.

Les actes de civisme soulignés dans le cadre de la 21e édition de la cérémonie de l'Hommage au civisme ont été regroupés par catégorie.

Médailles du civisme

La médaille du civisme, accompagnée d'un insigne or, est décernée à une personne qui a accompli un acte de civisme dans des circonstances périlleuses. Faite de bronze, elle est gravée au nom du récipiendaire. On y voit deux visages qui symbolisent les deux composantes du thème Exposer sa vie pour en sauver une autre.

Dans la catégorie « risques de noyade », le gouvernement du Québec a décerné la médaille du civisme à :

Monsieur Richard Keating, de Grosse-Île (Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine)

Le 30 avril 2003, en fin de matinée, dans le port de pêche de Grosse-Île, aux Îles-de-la-Madeleine, plusieurs équipages s'affairent quand tout à coup des hommes entendent des cris. Un bateau de pêche, qui se trouve à environ 500 mètres du quai, vient d'être renversé par une immense vague. Deux hommes sont passés par-dessus bord et se débattent dans la mer agitée et glacée qui, à cet endroit, atteint environ trois mètres de profondeur. Deux bateaux partent aussitôt à la rescousse des naufragés.

Une victime est secourue par l'équipage du premier bateau pendant que le deuxième bateau se dirige vers l'autre victime. On lui lance une bouée de sauvetage à trois reprises, mais, frigorifié, l'homme n'arrive pas à l'attraper. Les vagues, énormes, s'abattent sur lui. Il sombre puis refait surface à plusieurs reprises.

Voyant les forces du naufragé s'amenuiser rapidement, M. Richard Keating saute à l'eau et nage les neuf mètres qui le séparent de la victime maintenant à demi inconsciente. M. Keating saisit fermement la victime et la ramène au bateau. Lorsqu'il arrive à proximité de l'embarcation, un membre de l'équipage lui lance une bouée. M. Keating réussit à l'attraper tout en soutenant le naufragé, un homme de bonne stature. Les hommes hissent la victime et M. Keating à bord. Le naufragé souffre d'hypothermie sévère et a de l'eau dans les poumons.

Dans la catégorie « accidents », le gouvernement du Québec a décerné la médaille du civisme à :

Monsieur Samuel Burnham, de Magog (Estrie)

Le 3 octobre 2003, vers 2 h 30, M. Samuel Burnham est en compagnie d'un ami. Ils sont en voyage de chasse et roulent sur la route 117 en direction nord, entre L'Ascension et Mont-Laurier. M. Burnham est au volant de son camion; son copain dort sur le siège du passager. Ils transportent un véhicule tout-terrain ainsi que leur équipement de chasse.

Une auto arrive en sens inverse et fait une embardée. Le conducteur perd la maîtrise de son véhicule et percute le camion de plein fouet. M. Burnham se fracture un os du poignet alors que son ami perd conscience et se retrouve les jambes coincées sous le tableau de bord.

M. Burnham réalise que le moteur du camion est en feu et que les flammes s'élèvent à près d'un mètre de hauteur. Il tente d'ouvrir la portière, mais elle résiste. Il réussit à se faufiler jusqu'à l'arrière et à s'extirper du véhicule par la vitre brisée.

Une fois à l'extérieur, M. Burnham se dirige rapidement vers la porte du passager et tente de l'ouvrir, mais peine perdue. Il décide de retourner dans le camion pour aller chercher son ami. Il doit faire vite, car la fumée et les flammes gagnent en intensité. Il saisit son ami par les épaules, le tire et le sort du véhicule, puis le transporte en lieu sûr.

Le camion brûle entièrement et les flammes font exploser les munitions de chasse. La victime est transportée à l'hôpital où elle passera quatre jours, dont deux aux soins intensifs.

Monsieur Pierre Forcier (à titre posthume), représenté par Jonathan Forcier de Charlesbourg (Capitale-Nationale)

Le 13 février 2003, vers 22 h, sur le boulevard Henri IV en direction nord, à Québec, un conducteur perd la maîtrise de son véhicule et percute une Toyota. Le pare-brise et les fenêtres de la Toyota volent en éclats, tandis que la porte du côté passager est complètement enfoncée. La voiture s'immobilise contre le muret de béton dans la voie de gauche alors que l'automobiliste fautif prend la fuite.

Quelques secondes plus tard, M. Pierre Forcier, avec qui les occupants de la Toyota ont passé la soirée, arrive sur les lieux de l'accident. Il stationne devant la Toyota, sort rapidement de son véhicule et se dirige vers celui de ses amis.

Comme il n'y a pas assez d'espace entre la Toyota et le muret de béton, M. Forcier se dirige du côté du passager pour porter secours aux occupants. Il se penche pour voir s'il y a des blessés. Il a la main posée sur le bras de la passagère lorsqu'une voiture arrive à vive allure. Le conducteur ne peut éviter M. Forcier, qui meurt sur le coup.

Les pompiers doivent utiliser les pinces de désincarcération pour extirper les occupants de la Toyota.

Dans la catégorie « incendies », le gouvernement du Québec a décerné la médaille du civisme à :

Monsieur Grégoire Racine, de Saint-Jean-sur-Richelieu (Montérégie)

Le 12 mai 2003, en arrivant près de la maison qu'il a louée à une dame, M. Grégoire Racine constate que de la fumée s'échappe du toit. Un incendie fait rage et la locataire, en état de choc, est à la fenêtre du deuxième étage. Sa petite fille, couverte de suie, est assise par terre sur le terrain. M. Racine stationne sa jeep, va chercher la fillette puis la dépose sur la banquette. Au même moment, la locataire tente de sauter par la fenêtre. M. Racine lui crie de ne pas bouger. Il recule sa jeep vis-à-vis de la fenêtre, puis grimpe sur le toit du véhicule. Il demande alors à la locataire de sauter et de se jeter dans ses bras, ce qu'elle s'empresse de faire.

Une fois sur le toit de la jeep, elle lui dit que son bébé est dans la chambre voisine. M. Racine s'agrippe au rebord de la fenêtre puis entre dans la maison. La fumée est tellement dense qu'il n'y voit rien. Il réussit à ouvrir la porte menant au couloir, mais il est obligé de reculer, car la chaleur est trop intense. Il retourne à la fenêtre prendre une bouffée d'air. Il fait une nouvelle tentative, mais il doit de nouveau rebrousser chemin.

À son troisième essai, M. Racine réussit à entrer dans la chambre du bébé en longeant le mur du couloir. Il tâtonne pour trouver le lit mais il est obligé de retourner encore une fois à la fenêtre pour reprendre son souffle.

De plus en plus faible, M. Racine persiste malgré tout à vouloir sauver l'enfant. Il retourne dans la chambre et réussit cette fois à toucher les barreaux du lit. Il saisit l'enfant, retourne à la fenêtre et le lance aux personnes qui sont sur le toit de la jeep. Il saute à son tour sur le toit de son véhicule, puis par terre et il reprend le bébé pour lui donner la respiration artificielle en attendant l'arrivée des pompiers. Malheureusement, le bébé ne survivra pas.

Dans la catégorie « autres circonstances », le gouvernement du Québec a décerné la médaille du civisme à :

Monsieur Teodor Gheorghe Hulbar, de Saint-Hubert (Montérégie)

Le 7 juillet 2003, vers 10 h, M. Teodor Gheorghe Hulbar arrive au 1972, rue Sainte-Catherine Ouest, à Montréal, pour livrer un colis. Il aperçoit, sur le trottoir, à environ six mètres devant lui, deux hommes qui frappent une dame âgée d'une cinquantaine d'années.

M. Hulbar s'avance vers eux en criant. Surpris, un des hommes s'enfuit en contournant M. Hulbar. Celui-ci se rend compte que l'homme a pris le sac de la dame. Il essaie de rattraper le voleur, mais au moment où il est sur le point de le saisir, il ressent une vive douleur à l'épaule droite; le deuxième malfaiteur vient de tirer sur lui. Il se retourne et se retrouve face à face avec son agresseur, qui tient toujours son revolver pointé vers lui. M. Hulbar se penche pour se cacher entre deux voitures stationnées. Il aperçoit alors les malfaiteurs qui s'enfuient dans la rue du Fort. M. Hulbar s'assoit par terre près de la dame et attend les secours. Quelques minutes plus tard, les policiers et les ambulanciers arrivent. M. Hulbar est rapidement transporté à l'hôpital; la balle du revolver a frôlé sa colonne vertébrale.

Mademoiselle Leia Hunt-Hans, de l'Île-Perrot (Montérégie)

Dans la matinée du 3 mars 2003, M. David Hunt décide de se rendre en motoneige à son chalet situé à Maniwaki, en compagnie de sa fille Leia, âgée de 11 ans. Il fait -27 degrés Celsius.

Au cours du trajet, M. Hunt et sa fille empruntent une piste mal déneigée, qui cache un pont. Un des skis de la motoneige se coince et le véhicule se renverse. Avant de dévaler le ravin de près de six mètres de profondeur, M. Hunt pousse sa fille dans la neige pour éviter qu'elle se blesse. La motoneige tombe sur M. Hunt, qui se fracture le genou en cinq endroits. Il termine sa chute dans l'eau, au fond du ravin. Après une heure d'effort, Leia réussit à aider son père à sortir du ravin.

M. Hunt est incapable de bouger. Le jour tombe et il fait de plus en plus froid. Leia va chercher du bois pour faire un feu, mais le bois est trop humide. Elle part chercher de l'aide et marche durant plus de deux heures. Seule dans la nuit et apeurée par les cris des loups et des autres animaux, elle revient auprès de son père.

Il est presque certain qu'ils ne pourront pas trouver d'aide ce soir-là. Leia descend dans le ravin pour aller chercher leurs sacs. Elle tombe à l'eau et se mouille les pieds. Le père et la fille passent la nuit dehors, au froid, recroquevillés l'un contre l'autre.

Le lendemain matin, malgré ses engelures, Leia repart chercher de l'aide et parcourt six kilomètres avant de trouver un dépanneur. Elle est en état d'hypothermie sévère; on appelle les secours. Leia est transportée à l'hôpital de Saint-Jérôme, puis transférée à l'hôpital Sainte-Justine, où on lui ampute le pied droit et les orteils du pied gauche. Elle demeurera trois mois à l'hôpital et subira huit opérations.


Mentions d'honneur du civisme

La mention d'honneur du civisme, accompagnée d'un insigne argent, est décernée à une personne qui a accompli un acte de courage ou de dévouement dans des circonstances difficiles. Présentée sous la forme d'un parchemin honorifique, elle est calligraphiée au nom du récipiendaire.

Dans la catégorie « risques de noyade », le gouvernement du Québec a décerné la mention d'honneur du civisme à :

Monsieur Mario Beauregard, de Saint-Hyacinthe (Montérégie)

Le 5 août 2003, vers 17 h 15, une voiture sombre dans la rivière Yamaska, à la hauteur de la rue Frontenac, à Saint-Hyacinthe. Prévenu, M. Mario Beauregard, un riverain, se rend immédiatement sur les lieux de l'accident.

Deux minutes plus tard, la conductrice refait surface. M. Beauregard plonge aussitôt dans la rivière et parcourt à la nage les douze mètres qui le séparent de la victime. À cet endroit, l'eau atteint une profondeur de six mètres. La dame s'agrippe à M. Beauregard et celui-ci entreprend de la ramener sur la terre ferme.

Arrivé près de la rive, M. Beauregard, épuisé, échappe la victime, puis la rattrape. Au même moment, une personne arrive en yacht et aide M. Beauregard à emmener la dame au quai.

Dans la catégorie « accidents », le gouvernement du Québec a décerné la mention d'honneur du civisme à :

Monsieur Stéphane Langevin, de Beauport (Capitale-Nationale)

Le 1er août 2003, à 7 h 45, sur l'autoroute Dufferin, à Québec, un motocycliste perd la maîtrise de son véhicule et est projeté sur la chaussée au milieu de la voie de gauche de l'autoroute, en direction ouest; il gît, inconscient.

Quelques secondes plus tard, un automobiliste, M. Stéphane Langevin, qui circule aussi dans la voie de gauche, aperçoit la victime ensanglantée, étendue sur l'asphalte. Il braque aussitôt le volant vers la droite et traverse les voies de l'autoroute afin d'immobiliser son véhicule sur l'accotement. Il sort de son automobile et retraverse rapidement les trois voies tout en gesticulant pour faire dévier les véhicules qui foncent tout droit vers le motocycliste.

M. Langevin se place devant la victime, les bras relevés, pour arrêter les voitures. Une auto freine brusquement et se fait emboutir par une autre voiture. La circulation étant dès lors arrêtée, M. Langevin se rend auprès de la victime. Il lui parle et lui retire son casque. Le motocycliste a subi de multiples fractures. Il est transporté à l'hôpital.

Monsieur Daniel Villeneuve, de Montréal-Nord (Montréal)

Le 23 août 2003, vers 14 h 30, à Montréal, M. Daniel Villeneuve et son amie s'apprêtent à traverser les six voies – divisées par un terre-plein – du boulevard Pie IX, en direction ouest. Le feu de circulation passant au vert, ils s'engagent donc sur la chaussée. M. Villeneuve marche derrière son amie. Il aperçoit tout à coup une voiture qui arrive en trombe et réalise qu'elle ne s'immobilisera pas au feu rouge.

Afin de protéger son amie, M. Villeneuve la pousse vers le terre-plein qui se trouve à environ un mètre devant elle; elle s'affale sans se blesser. M. Villeneuve n'a pas le temps de rejoindre sa compagne. La voiture le happe au passage et il est violemment projeté sur le capot et le pare-brise du véhicule avant de rouler par terre. L'automobiliste fautif poursuit sa route sans s'arrêter.

Plus tard dans la journée, M. Villeneuve est transporté à l'hôpital en ambulance parce qu'il souffre de violents maux de dos. Par la suite, il devra recevoir plusieurs traitements à cause de problèmes persistants au dos, au cou et aux jambes.

Dans la catégorie « autres circonstances », le gouvernement du Québec a décerné la mention d'honneur du civisme à :

Monsieur Antonio Martini, de Laval (Laval)

Le 30 août 2003, vers 7 h 45, M. Antonio Martini entre dans le dépanneur situé au coin des rues de la Concorde et Ampère, à Laval. Un client est déjà à la caisse et attend le commis. Au bout d'un moment, comme personne ne vient leur répondre, ils appellent pour savoir s'il y a quelqu'un.

N'obtenant aucune réponse, M. Martini se rend près des réfrigérateurs à bière. Il trouve un trousseau de clés et un cadenas par terre. Se doutant que quelque chose ne tourne pas rond, il ouvre la porte du réfrigérateur et demande s'il y a quelqu'un. Puis, il entre dans le réfrigérateur et découvre une jeune femme étendue par terre retenue par un homme dont le visage est couvert d'une cagoule. Surpris, l'agresseur lâche sa victime qui en profite pour se relever et sortir du dépanneur en criant. M. Martini, bien que plus âgé que le malfaiteur, réussit à le retenir même si celui-ci tente de s'enfuir. Il le traîne jusqu'à l'avant du magasin et le maintient fermement jusqu'à l'arrivée des policiers. On constate alors que l'agresseur était muni d'un couteau.

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