Liste des récipiendaires honorés en 2015 (pour les actes de 2014)

Le 5 octobre 2015, le gouvernement du Québec rendait un hommage public à 12 personnes pour les actes de civisme exceptionnels qu'elles avaient accomplis au cours de l'année 2014. La cérémonie de l'Hommage au civisme s'est tenue dans la salle du Conseil législatif de l'hôtel du Parlement. Elle était présidée par la ministre de la Justice, madame Stéphanie Vallée. La ministre a alors remis 3 médailles du civisme et 9 mentions d'honneur du civisme.

Un insigne du civisme, réplique miniature de la médaille, a également été remis à chacun des 12 récipiendaires.

Les actes de civisme soulignés dans le cadre de la 30e édition de la cérémonie Hommage au civisme ont été regroupés par catégories.

Médailles du civisme

La médaille du civisme, accompagnée d'un insigne or, est décernée à une personne qui a accompli un acte de civisme dans des circonstances périlleuses. Faite de bronze, elle est gravée au nom du récipiendaire. On y voit deux visages qui symbolisent les deux composantes du thème Exposer sa vie pour en sauver une autre.

Dans la catégorie « accident de la route », le gouvernement du Québec a décerné la médaille du civisme à :

Heather Macmillan, d'Amos

Le 3 février 2014, Heather Macmillan, brigadière scolaire, fait traverser les enfants qui font route vers l'école. Outre le panneau manuel d’arrêt obligatoire qu'elle tient d'une main, Heather porte un dossard de sécurité sur son manteau de couleur jaune, ce qui la rend bien visible.

Au moment où le feu de circulation devient vert, elle s'engage sur la voie en compagnie de deux petites sœurs âgées d’environ 6 et 10 ans. Soudain, Heather voit sur sa gauche une automobile qui, circulant sur la voie perpendiculaire, semble vouloir effectuer un virage en sa direction.

Rapidement, la brigadière constate que l’automobile ne s’arrêtera pas. Elle crie aussitôt aux fillettes de reculer. L'aînée lui obéit et retourne sur le trottoir. Plus agitée, la cadette reste près de Heather. Voyant la voiture foncer sur elles, la brigadière pousse la petite vers le trottoir. 

L'automobile frappe alors Heather de plein fouet. Celle-ci est d’abord propulsée sur le pare-brise de la voiture puis dans les airs, à une hauteur d’environ 5 pieds, avant de choir ensuite sur la chaussée, sur le dos. 

Témoins de la scène, des employés d'un commerce voisin accourent porter assistance à Heather. L'un d'eux appelle les policiers et les ambulanciers. Ils lui tiendront compagnie jusqu'à l’arrivée des ambulanciers. Heather sera transportée à l’hôpital où on lui diagnostiquera deux vertèbres dorsales fracturées. Elle sera hospitalisée durant sept jours pendant lesquels elle recevra la visite des deux petites sœurs et de leurs parents.

Malgré la douleur chronique au bas du dos, Heather a réintégré son poste en juin 2014.

Au péril de sa vie, Heather Macmillan a préservé celle d'une jeune écolière. 

Jean-Pierre Racicot, de Saint-Joachim-de-Shefford

En milieu de soirée, le 1er août 2014, Jean-Pierre Racicot et sa conjointe font route vers leur résidence. Tout à coup, le couple aperçoit au loin des flammes sur le bord du chemin. En s'approchant, il voit une camionnette enflammée qui est renversée dans le fossé, sur le côté passager. 

Après avoir immobilisé sa voiture, Jean-Pierre Racicot traverse la route et se rend à la camionnette. Il jette un premier coup d'œil autour de la camionnette ainsi qu'à l'intérieur de l'habitacle après avoir ouvert la portière du côté conducteur. Au travers de la fumée intense, il voit les sacs gonflables ouverts et éclatés et il découvre un homme inconscient, affalé sur le côté. Celui-ci est attaché avec sa ceinture, et le bas de son corps est la proie des flammes.

Au moment même où Jean-Pierre Racicot crie à sa conjointe qu’il y a quelqu’un dans la camionnette, une jeune automobiliste s'arrête au bord de la route et appelle le 911. D’autres personnes s'amènent ensuite, dont Steve Rousseau. Avec l'aide de celui-ci, Jean-Pierre Racicot ouvre de nouveau la portière avant. Pendant qu'il la maintient à bout de bras, Steve Rousseau grimpe dans la camionnette et tente de couper la ceinture de la victime, mais en vain. 

Un pompier volontaire arrive sur les lieux et ordonne à Jean-Pierre Racicot et à Steve Rousseau de se retirer, car la camionnette risque d'exploser. Les deux hommes remontent alors sur la route. Toutefois, ne pouvant se résigner à laisser une personne brûler vive devant lui, Jean-Pierre retourne dans le fossé, mais du côté passager. Au milieu de l'épaisse fumée, il parvient à atteindre la victime, à la saisir par le bras et à la tirer vers lui.

Jean-Pierre Racicot crie alors aux autres personnes de le rejoindre. Avec l'aide de Steve Rousseau, Jean-Pierre réussit à extraire la victime de sa camionnette. La conjointe de Jean-Pierre ainsi qu'un dénommé Simon leur viendront en aide pour emmener la victime loin des flammes. Une ambulance s'amènera et prendra en charge la victime.

N'écoutant que son cœur, Jean-Pierre Racicot a fait preuve d'un courage héroïque pour effectuer ce sauvetage audacieux.

Dans la catégorie « risque de noyade », le gouvernement du Québec a décerné la médaille du civisme à :

David Del Rosario, de Montréal
(à titre posthume)

Dans l’après-midi du 22 juin 2014, David Del Rosario pique-nique avec cinq amis. Ils sont dans un parc situé aux abords d'une rivière au débit important avec chute d'eau et étangs permettant la baignade. 

Vers 18 h, la copine de David se baigne au milieu de la rivière. Soudainement, le courant augmente fortement et l'empêche de regagner la rive. Inquiète et apeurée, elle se met alors à crier. David, excellent nageur, se jette aussitôt à l'eau et nage en sa direction. Or, le fort courant l'emporte plus loin. Très rapidement, ses amis le perdent de vue.

Une amie s'élance à son tour dans la rivière. À l'instar de David, elle est aussitôt emportée par les eaux de la rivière sans avoir pu rejoindre la jeune femme en détresse. Les trois copains demeurés sur la rive informent immédiatement les autorités du parc. Les policiers sont également appelés.

Pendant ce temps, la copine de David réussit à regagner la rive opposée et à rejoindre les autres. Les autorités, elles, manœuvrent pour diminuer le débit de la rivière afin de faciliter les recherches de David et de l’autre jeune femme. 

En soirée, la jeune femme est retrouvée. Elle est appuyée sur une roche et se cramponne à une branche. Elle est transportée à l’hôpital. Elle ne présente que des bleus et des ecchymoses. 

Finalement alertés, les membres de la famille de David se rendent au parc en compagnie d'une vingtaine d'amis. Une cellule de crise de la Croix-Rouge et un poste de commandement de la police sont établis sur les lieux. Vers 21 h, les policiers cessent les recherches en raison du danger, l’endroit étant trop obscur et escarpé.

Le frère aîné de David et des amis, munis de lampes de poche et de bouteilles d’eau, poursuivent les recherches toute la nuit, mais en vain.

En matinée, le lendemain, un hélicoptère de la Sûreté du Québec, des plongeurs et des pompiers du Service de sécurité incendie spécialisés en sauvetage en eaux vives trouvent le corps de David. Le rapport du coroner précise que David Del Rosario a perdu pied à l’eau et, emporté par le fort courant, a perdu conscience après s’être heurté la tête contre un rocher.

David Del Rosario a connu une fin tragique en voulant secourir sa copine.


Mentions d'honneur du civisme

La mention d'honneur du civisme, accompagnée d'un insigne argent, est décernée à une personne qui a accompli un acte de courage ou de dévouement dans des circonstances difficiles. Présentée sous la forme d'un parchemin honorifique, elle est calligraphiée au nom du récipiendaire.

Dans la catégorie « risque de noyade », le gouvernement du Québec a décerné la mention d'honneur du civisme à :

Alice BleauMarie Laberge et Charlotte Marceau de Québec

En fin d’après-midi, le 23 mai 2014, Alice Bleau, Marie Laberge et Charlotte Marceau se baignent dans la piscine intérieure située au 1er étage de l’immeuble où elles résident. À un moment donné, un autre locataire de l’immeuble s'amène à la piscine. Cet habitué plonge dans la partie profonde et il effectue des longueurs durant quelques minutes.

Soudain, Alice, Marie et Charlotte s'aperçoivent que l'homme, au physique imposant, est inerte. Il flotte couché sur le ventre, le visage baignant dans l’eau. Seul l'arrière de sa tête émerge. 

Charlotte, qui se trouve le plus près de celui-ci, dans la partie profonde où elle ne peut toucher le fond, nage alors vers lui. Craignant d'être emportée sous l'eau si elle le tire par le bras, elle nage tout en le poussant vers le bord pour l'entraîner vers l'échelle.

Alice la rejoint ensuite pour lui prêter main-forte. Elle soutient la tête de l'homme hors de l'eau tout en nageant vers l'échelle. L'homme est inconscient. À elles deux, Charlotte et Alice parviennent à l'emmener jusqu'à l'échelle où se trouve Marie. Avec l'aide de celle-ci, elles réussissent à le soulever et à le hisser péniblement hors de la piscine.

L'homme est maintenant étendu sur le sol. Son visage est bleu. Peu à peu, il revient à lui. Il demande à voir sa conjointe et donne son numéro d'appartement situé au 7e étage. 

Au pas de course, Alice se rend à l'ascenseur, puis monte jusqu'à l'étage où elle alerte la conjointe. Pendant ce temps, Charlotte et Marie veillent sur l'homme qui n'est pas bien du tout. 

Alice revient à la piscine, accompagnée de la conjointe. En voyant l'état de son conjoint, celle-ci retourne aussitôt chez elle pour appeler le 911, qui dépêchera une ambulance quelques minutes plus tard. L'homme séjournera ensuite à l'hôpital pendant 12 jours.

La présence d'esprit d'Alice Bleau, de Marie Laberge et de Charlotte Marceau ainsi que leur empressement à réagir à l'urgence de la situation ont sauvé in extremis un homme de la noyade. 

Éric Brisebois, de Coteau-du-Lac et Jean-Philippe Parisien, de Salaberry-de-Valleyfield

En milieu d’après-midi, le 9 mars 2014, Éric Brisebois est chez lui en compagnie de sa conjointe lorsqu'une dame désespérée se présente pour leur demander de l'aide. Celle-ci leur fait comprendre que son conjoint est tombé dans le fleuve. 

Aussitôt, Éric Brisebois demande à sa conjointe d'appeler le 911, puis il enfile son manteau et ses bottes et ramasse deux bâtons de hockey. II part ensuite au volant de sa camionnette pour sillonner la route longeant le fleuve. Il s'arrête et en descend pour observer les rives, à la recherche de l'homme en détresse. Ne voyant personne, il monte dans sa camionnette et se dirige quelques mètres plus loin. 

Il s'immobilise de nouveau, quitte sa camionnette et s'engage dans la neige. Soudain, il aperçoit l'homme. Celui-ci se cramponne à la glace pour éviter de se noyer. Éric court vers lui et tente de le rassurer en lui tendant un bâton de hockey. L'homme l'agrippe. À deux reprises, Éric tire l'homme vers lui, mais en vain.

Sur ces entrefaites, Jean-Philippe Parisien s'amène, la femme de la victime l'ayant alerté alors qu'il circulait sur le chemin. Il a donc aussitôt poursuivi sa route jusqu'à la camionnette d'Éric Brisebois et a rejoint celui-ci sur le rivage.

Éric et Jean-Philippe tentent maintenant de sortir l’homme à l'aide des deux bâtons de hockey. Jean-Philippe se couche même sur la glace pendant qu'Éric lui tient les jambes. C'est peine perdue. Éric quitte les lieux pour aller chercher une corde d'escalade. Pendant ce temps, Jean-Philippe encourage la victime tout en repoussant la neige sur la glace afin de faciliter leurs déplacements éventuels.

En chemin, Éric croise sa conjointe. Elle lui remet une courroie dotée d’une sangle servant à attacher une remorque. Il retourne au bord de l’eau et réussit à passer la courroie autour de la victime et à serrer la sangle à la hauteur de ses aisselles. Puis, Éric tient fermement les jambes de Jean-Philippe qui, de nouveau étendu sur la glace, tire de toutes ses forces. Après plusieurs tentatives, ils extirpent enfin la victime, l'aident à marcher jusqu'à la camionnette et se rendent à la résidence d'Éric. 

Quelques minutes plus tard, les premiers répondants de la ville de Coteau-du-Lac arrivent et prennent l’homme en charge. 

Grâce à la ténacité et aux efforts combinés d'Éric Brisebois et de Jean-Philippe Parisien, un homme a eu la vie sauve.

Charles Di Stefano, de Sherbrooke

Le 24 mai 2014, Charles Di Stefano est en voyage de pêche en compagnie de cinq amis. Tous séjournent dans un chalet éloigné où les téléphones cellulaires ne fonctionnent pas. Vers 16 h, deux d'entre eux, à bord d'un VTT, roulent pendant près d'une heure et demie sur un sentier non balisé et très étroit. Ils se rendent pêcher le doré dans une rivière sauvage réputée bondissante en raison de multiples remous et de rochers. 

Charles s'inquiète. La nuit est tombée. Les deux compagnons ne sont pas de retour et l'un d'eux a une santé précaire. Vers 22 h, accompagné d'un des amis, il part à leur recherche. Il prend soin d'apporter des couvertures et un moteur de chaloupe. Au volant de sa Jeep, il circule sur le sentier emprunté précédemment par les deux hommes, dans l'espoir de les croiser, mais en vain. Il poursuit son chemin jusqu'à la rivière où il ne trouve que le VTT.

Charles, muni d'une lampe frontale, et son ami s'avancent alors sur le bord de l'eau et crient jusqu'à en perdre haleine. La rivière est agitée et très haute. C'est l'obscurité totale et il fait froid. Soudain, ils perçoivent une voix. Ils comprennent alors que leurs deux compagnons sont sur la rive opposée, incapables de traverser. Leur embarcation a chaviré et ils ont perdu tout leur équipement. Ils ressentent maintenant les effets de l'hypothermie.

Charles leur enjoint de ne pas paniquer et leur annonce qu'il s'en vient seul les chercher. Il installe le moteur à une deuxième chaloupe et le démarre. Les rapides de la rivière sont puissants et les vrombissements du moteur ajoutent à sa difficulté de s'orienter à la voix d'un des hommes sur l'autre rive. Il réussit à franchir une distance de 180 mètres pour parvenir jusqu'aux naufragés. Il doit alors descendre dans l'eau glacée, jusqu'à la poitrine, afin de retenir l'embarcation et de les faire monter à bord. 

Au retour, guidé par le sens du courant, Charles navigue en diagonale. La traversée est ardue. Il atteint l'autre rive où l'ami qui l'accompagnait les attend. Les deux compagnons d'infortune s'enveloppent dans les couvertures. Tous grimpent dans la Jeep et prennent la route en direction du chalet.

Charles Di Stefano, faisant fi du danger, a fait preuve d'une détermination sans faille pour rescaper ses deux compagnons, dans des conditions extrêmement périlleuses.

Louis Guimont, de Boucherville 

Le 2 février 2014, vers 16 h 30, Louis Guimont pellette la neige sur le balcon arrière de sa maison lorsqu'un cri attire son attention. Prêtant l'oreille, il entend un deuxième cri qu'il croit provenir du fleuve qui jouxte son terrain. Il se dirige alors vers la rive lorsqu'un troisième cri retentit. Scrutant l’eau du regard, il aperçoit la tête d’une femme qui émerge entre les glaces à plus ou moins 20 mètres de la rive.

Aussitôt, Louis Guimont part à la course et dévale les marches qui mènent au bord de l’eau. Au passage, il empoigne une brassée de bois, dont des planches de 2 po x 4 po, qu’il avait déposé sur le rivage à l’automne précédent. Il s'élance ensuite sur la glace. Ignorant l'épaisseur de celle-ci, il se couche sur les morceaux de bois afin de répartir son poids sur une plus grande surface, puis il se met à ramper en direction de la femme. 

Parvenu à sa hauteur, il l’agrippe immédiatement sous les aisselles. Elle est consciente et sa tête est appuyée de biais sur le rebord de la glace. Louis Guimont constate que le courant est fort; la femme risque d'être emportée sous les glaces. Le temps presse.

D'une voix ferme mais rassurante, il l'exhorte de le regarder dans les yeux et de lui obéir. En dépit de sa grande faiblesse – l'hypothermie l'ayant gagnée –, elle lui adresse un regard approbatif. Il l'informe alors qu’il l’extraira de l’eau en deux étapes : d'abord jusqu’à la taille, puis le reste du corps. 

De toutes ses forces, il la tire vers lui et parvient à l'extraire de l’eau jusqu’à la taille. Avec stupéfaction, il constate qu'elle porte des skis et des bâtons. Après beaucoup d’efforts, il réussit à la sortir de l'eau. Il lui demande alors de rester étendue sur la glace afin d'éviter d'en fragiliser la surface. Il la délivre de son équipement. 

Puis, il la traîne avec lui afin qu’ils rejoignent la rive. Il l'aide ensuite à se relever et la soutient tout au long sur le terrain escarpé qui mène à sa maison. La femme ne cesse de réclamer un bain chaud. La conjointe de monsieur Guimont appelle le 811 et se voit confirmer par l'infirmière que cette idée pourrait provoquer un arrêt cardiaque. Le couple Guimont lui donne des vêtements secs et veille sur elle pendant près de trois heures, avant d'aller la reconduire chez ses amis.

L’intervention audacieuse et clairvoyante de Louis Guimont aura soustrait la victime à une terrible noyade sous les glaces du fleuve.

Dans la catégorie « incendie », le gouvernement du Québec a décerné la mention d'honneur du civisme à :

Yann-Éric Beaumont, de Sherbrooke

Il est 5 h, le 16 novembre 2014, quand Yann-Éric Beaumont est réveillé par sa tante chez qui il séjourne. Le feu fait rage chez le deuxième voisin. Immédiatement, sans même prendre le temps de se vêtir chaudement, Yann-Éric se précipite à l'extérieur, pieds nus. 

De hautes flammes et de la fumée dense émanent de la résidence de ces voisins. Yann-Éric perçoit aussi des voix qui appellent à l'aide. Il compose alors le 911 tout en se rendant à l'avant de la maison enflammée. Un homme et une femme sont prisonniers à l'arrière. Le feu a fait chuter un poteau électrique sur le côté gauche, rendant ce passage très risqué.

Pour accéder à l'arrière par l'autre côté, Yann-Éric arpente le terrain voisin. À coups d’épaule, il défonce la clôture de bois afin de se rendre à l’arrière. Il est maintenant plus près du couple qui se tient sur sa galerie. Une clôture ceinturant une partie de leur terrain les empêche de s’éloigner. L'homme et la femme sont entourés d’obstacles qui flambent, menaçant à tout moment de faire exploser le BBQ tout près et sa bonbonne de propane.

Yann-Éric retourne aussitôt à la maison de sa tante pour enfiler des chaussures et s’habiller rapidement. Puis, au pas de course, il se fraie un passage à travers les obstacles en feu et rejoint le couple, intoxiqué par la fumée. Yann-Éric demande à l'homme de lui apporter un escabeau qu'il adosse à la clôture du terrain voisin. D'un ton ferme, il les somme ensuite de déguerpir sur-le-champ. Un à la suite de l'autre, ils gravissent les marches puis sautent de l'autre côté.

Yann-Éric leur conseille de se réfugier chez des voisins en attendant les secours. Pour sa part, Yann-Éric s'empresse d'éloigner les autos de la rue pour plus de sûreté et il prévient les autres voisins. Sur ces entrefaites, les pompiers arrivent. Puis, l'explosion dans la cour de la maison incendiée se produit, faisant notamment voler en éclats le BBQ et sa bonbonne.

Grâce à sa détermination et à son sang-froid, Yann-Éric Beaumont a su réagir à l'urgence de la situation et a ainsi sauvé la vie d'un couple.

Dans la catégorie « autres circonstances », le gouvernement du Québec a décerné la mention d'honneur du civisme à :

Rémi Faucher, de Sainte-Marie de Beauce

En début d'après-midi, le 28 novembre 2014, Rémi Faucher se dirige à pied vers le centre récréatif où il a l'habitude d'aller jouer au bridge. Chemin faisant, il aperçoit un piéton, torse nu et vêtu de chaussures de plage, qui semble incohérent. Arrivé à sa hauteur, il lui demande s'il va bien. L'homme le menace alors avec des barres de métal à bout pointu. Rémi Faucher s'en éloigne et se rend rapidement au stationnement du centre récréatif.

Parmi les quelques voitures, Rémi Faucher reconnaît celle d'un compagnon de bridge. Il s'en approche et informe celui-ci de ce qui vient de se passer. L'ami n'ayant pas de cellulaire qui permettrait d'appeler la police, Rémi Faucher monte donc à bord de la voiture. Les deux compagnons surveillent maintenant l'homme qui marche sur la rue longeant l'arrière du centre récréatif, de la bibliothèque et de l'école primaire.

Pour ne pas le perdre de vue, Rémi Faucher et son compagnon avancent en voiture jusqu'à la porte de l'entrée arrière du centre. De cet endroit, ils observent l'homme qui tente de pénétrer dans l'école, mais la porte est verrouillée. Celui-ci revient ensuite sur ses pas et se dirige maintenant vers le centre récréatif et se rue sur un citoyen âgé qui se trouve près de la porte. La victime essaie tant bien que mal de se protéger.

Témoin de la scène, Rémi Faucher quitte aussitôt la voiture et court vers l'assaillant. Il le saisit par le cou et réussit à le coucher au sol. Son compagnon accourt pour l'aider à l’immobiliser. Libéré, l'homme agressé appelle alors la police. Celle-ci s'amènera quelque 20 minutes plus tard, plusieurs de ses ressources étant mobilisées sur les lieux d'un incendie et d'une agression sur un homme.

Rémi Faucher apprendra par la suite que ces deux méfaits étaient aussi l'œuvre de l'homme qu'il est parvenu à maîtriser.

Rémi Faucher a su écouter son instinct et faire preuve d'un courage exemplaire en affrontant un homme armé en plein délire.

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