Liste des récipiendaires honorés en 2001 (pour les actes de 2000)

Le 19 novembre 2001, le gouvernement du Québec rendait un hommage public à 24 citoyennes et citoyens pour les actes de civisme exceptionnels qu'ils ont accomplis au cours de l'année 2000. La cérémonie de l'Hommage au civisme, présidée par le ministre des Relations avec les citoyens et de l'Immigration, s'est tenue dans la salle du Conseil législatif de l'hôtel du Parlement. Le ministre a alors remis trois médailles du civisme et 21 mentions d'honneur du civisme.

Un insigne du civisme, réplique miniature de la médaille, a également été remis à chacun des 24 récipiendaires.

Les actes de civisme soulignés dans le cadre de la 18e édition de la cérémonie de l'Hommage au civisme ont été regroupés par catégorie.

Médailles du civisme

La médaille du civisme, accompagnée d'un insigne or, est décernée à une personne qui a accompli un acte de civisme dans des circonstances périlleuses. Faite de bronze, elle est gravée au nom du récipiendaire. On y voit deux visages qui symbolisent les deux composantes du thème Exposer sa vie pour en sauver une autre.

Dans la catégorie « noyades », le gouvernement du Québec a décerné la médaille du civisme à :

Monsieur Mathieu Cusson (14 ans), du Canton de Shefford

Le 5 juillet 2000, au lac Comencho de Chibougamau, M. Cusson pêche en compagnie de son fils Mathieu et d'un ami de ce dernier, Jared Hertz. Vers 13 h, leur canot chavire. Assisté de Jared, M. Cusson enlève le moteur et réussit à retourner l'embarcation. Les garçons écopent l'eau à l'aide des bottes de Jared. Ce dernier monte dans le canot qui se renverse de nouveau. Agrippées au canot, les trois pêcheurs dérivent plusieurs heures. Jared souffre d'hypothermie avancée. M. Cusson montre à son tour des signes d'hypothermie. Il s'agrippe à la veste de son fils Mathieu et prend Jared, inanimé. Entraînant Jared et son père, Mathieu nage jusqu'à un rocher. À grand-peine, il réussit à monter sur le rocher. Épuisé, il s'y endort aux côtés de son père et de Jared, maintenant décédé. Vers 18 h, le père et le fils rejoignent la grève, tirant derrière eux le corps de Jared. Ils ne seront secourus que le lendemain matin. Dans des circonstances extrêmement difficiles, Mathieu a porté secours à ses compagnons et a fait preuve d'un courage, d'une persévérance et d'une ténacité exemplaires.

Monsieur Michel Mongrain, de Trois-Rivières

Le 31 janvier 2000, un jeune garçon glisse sur le quai du sanctuaire de Cap-de-la-Madeleine et tombe dans le fleuve. Immergé jusqu'au cou, il s'agrippe d'une main à la glace qui l'entoure. M. Michel Mongrain arrive sur les lieux. Il longe la clôture et court vers l'échelle qui descend le long du quai. S'agrippant à l'échelle d'une main, il tend l'autre à la victime. Transi, le jeune garçon ne bouge pas. M. Mongrain lâche l'échelle et le saisit par un bras. La glace cède sous leur poids, mais M. Mongrain rattrape l'échelle de justesse. Il parvient à mettre la victime sur son dos et à remonter l'échelle en s'aidant d'une main et d'un coude. Malgré l'eau glaciale et le danger qu'il courait, M. Mongrain est intervenu rapidement et a fait preuve de bravoure en portant ainsi secours à un jeune garçon.

Dans la catégorie « accidents », le gouvernement du Québec a décerné la médaille du civisme à :

Monsieur Émilien Bouffard, de Sainte-Paule

Le 3 avril 2000, à Saint-Jérôme-de-Matane, une voiture dérape et tombe dans la rivière Matane. La conductrice réussit à s'asseoir sur le bord de la fenêtre. M. Émilien Bouffard saute à l'eau, se blessant sur les roches. Il lance une corde à la victime qui n'arrive pas à l'atteindre. Il retourne sur la rive où un témoin lui remet une corde plus longue. Il fait un nœud coulant et lance la corde plusieurs fois jusqu'à ce qu'elle s'enroule autour de la conductrice. Tremblant de froid et immergé jusqu'aux épaules dans l'eau glaciale, il tire la victime vers lui et parvient à la ramener au bord. M. Bouffard a fait preuve d'un courage exceptionnel en se jetant dans les eaux tumultueuses de la rivière Matane pour sauver une personne en détresse.


Mentions d'honneur du civisme

La mention d'honneur du civisme, accompagnée d'un insigne argent, est décernée à une personne qui a accompli un acte de courage ou de dévouement dans des circonstances difficiles. Présentée sous la forme d'un parchemin honorifique, elle est calligraphiée au nom du récipiendaire.

Dans la catégorie « noyades », le gouvernement du Québec a décerné la mention d'honneur du civisme à :

Monsieur Philippe Beaudoin, de Saint-Georges (Beauce)

Le 29 juillet 2000, une dame perd pied en pêchant au bord de la rivière Chaudière, à Saint-Georges. Ne sachant pas nager, elle est emportée vers un barrage en aval. M. Philippe Beaudoin arrive sur les lieux et, sans hésiter, plonge au secours de la dame qui est à bout de forces. Il la saisit et entreprend de la ramener au bord. À quelques reprises, il doit la soulever pour qu'elle ne s'enfonce pas; il est lui-même entraîné sous l'eau au moins deux fois durant le sauvetage. Grâce à son initiative et à son sang-froid, M. Beaudoin sauve cette personne de la noyade.

Messieurs Marc-Antoine Bélanger, Gilles-Charles Gosselin et François Robitaille, de Sainte-Foy et
Jérôme Drolet, de L'Ancienne-Lorette

Le 28 juin 2000, à Pont-Rouge, Marc-Antoine, Jérôme, Gilles-Charles, François et leur ami Jonathan plongent d'un rocher dans la rivière Jacques-Cartier afin d'atteindre l'autre rive. Seul Jonathan ne réussit pas. Il crie et se débat. Marc-Antoine plonge, le rejoint et le saisit juste avant qu'il ne perde conscience. Gilles-Charles vient l'aider mais, même à deux, ils n'arrivent pas à s'approcher de la rive en raison de la turbulence des eaux. Voyant la situation s'aggraver, François et Jérôme sautent à leur tour. Après de nombreux efforts, ils réalisent qu'ils doivent se laisser porter par le courant pour atteindre la rive. Faisant preuve de persévérance, de solidarité et de courage, ils sauvent leur ami de la noyade.

Monsieur Yves Blackburn, de Jonquière

Le 12 septembre 2000, Yves Blackburn aperçoit une femme passer sous le pont de la rivière aux Sables, à Jonquière, emportée par le courant. Il descend à toute allure la pente abrupte qui mène à la rivière. Il entre dans l'eau jusqu'à mi-jambe et agrippe la victime, qui le repousse. M. Blackburn s'immerge, nage vers la victime et arrive à la saisir de nouveau. Épuisé, il la ramène au bord. Sans le geste héroïque de M. Blackburn, la dame n'aurait pas survécu.

Monsieur François Bourgeois, de Val-des-Monts

Le 24 novembre 2000, à Val-des-Monts, une voiture plonge dans le lac McGregor. M. François Bourgeois accourt et entre dans l'eau pour sortir la conductrice. Incapable d'ouvrir la portière, il essaie de briser avec ses pieds la vitre du côté du passager, sans succès. À l'aide d'une pierre, il fracasse la vitre, passe son bras à l'intérieur, mais ne parvient pas à attraper la femme. Ne pouvant rester plus longtemps dans l'eau et souffrant d'hypothermie, il retourne lentement vers la rive. L'eau glacée et les obstacles ont raison de la ténacité et des efforts de M. Bourgeois, qui a tout tenté pour sauver la victime.

Monsieur Rémi Côté, de Fabreville

Le 21 janvier 2000, deux motoneigistes en randonnée sur la rivière des Mille-Îles s'enfoncent dans l'eau lorsque la glace cède. L'un d'eux parvient à sortir de l'eau et court chercher de l'aide tandis que son compagnon est emporté par le courant. M. Rémi Côté accourt aussitôt, muni d'un câble d'acier. Connaissant bien les eaux de ce secteur, il se dirige là où et le courant devrait entraîner la victime. Il l'aperçoit et lui lance le câble à trois reprises. L'homme parvient finalement à l'agripper. Malgré le risque de voir céder la mince couche de glace, M. Côté, à force d'habileté et de détermination, réussit à tirer la victime jusqu'à la berge et à lui sauver la vie.

Dans la catégorie « accidents », le gouvernement du Québec a décerné la mention d'honneur du civisme à :

Monsieur Gaétan Beaudet, de Saint-Léonard

Le 12 mars 2000, vers 21 h 40, M. Gaétan Beaudet est témoin d'un accident sur le boulevard Gouin, à Montréal. Une voiture a pris feu et une femme gît à l'intérieur, inconsciente. M. Beaudet tente d'ouvrir la portière du côté du passager, sans succès. Il essaie de sortir la victime par la porte arrière mais n'y parvient pas, car sa ceinture de sécurité est bouclée. Malgré les flammes qui s'échappent du moteur, M. Beaudet réussit à sortir la victime, toujours inconsciente, par la porte du conducteur. Grâce à sa persévérance et à son courage, il lui sauve la vie.

Madame Louise Hurteau et Monsieur Robert Campbell, de Hinchinbrooke

Le 16 mai 2000, à Hinchinbrooke, un homme perd le contrôle de son véhicule, qui tombe dans la rivière Châteauguay. Il réussit à sortir, mais son frère demeure coincé sous l'eau. Témoins de l'accident, M. Robert Campbell et Mme Louise Hurteau sautent dans l'eau et essaient, avec l'aide du conducteur, d'ouvrir la portière du côté du passager sans y parvenir. M. Campbell, immergé jusqu'au cou, passe son bras par la fenêtre, mais ne peut atteindre la victime. Après plusieurs essais infructueux, il réussit enfin à l'agripper et à la ramener à la surface. Malgré tous les obstacles et le fait qu'ils ne savent pas nager, M. Campbell et Mme Hurteau font preuve de bravoure et réussissent le sauvetage.

Monsieur Philippe Côté, de Stoke

Dans la nuit du 23 avril 2000, une tempête de neige fait rage à La Patrie. Une voiture dérape et tombe à la renverse dans un ruisseau. L'avant du véhicule est entièrement submergé. M. Philippe Côté et son épouse, Mme Lambert, s'arrêtent sur les lieux de l'accident et descendent immédiatement dans le ruisseau. Ils essaient en vain d'ouvrir les portières. Un autre automobiliste vient leur prêter main-forte. Les deux hommes parviennent à ouvrir la portière arrière. La passagère sort aussitôt et est confiée à Mme Lambert. Le conducteur gît, inconscient, le visage dans l'eau. Déterminé, M. Côté réussit à le sortir et le ramène sur la rive.

Messieurs Rémi Daigle, de Saint-Dominique et Yvan Lequin, du Canton de Granby

Le 10 novembre 2000, à Sainte-Cécile-de-Milton, trois véhicules entrent en collision. L'un d'eux se retrouve dans le fossé et prend feu. M. Yvan Lequin, conducteur d'un des véhicules accidentés, accourt aussitôt. Une épaisse fumée enveloppe le véhicule. M. Rémi Daigle rejoint M. Lequin dans le fossé, près du moteur en flammes. M. Daigle coupe la ceinture de sécurité du passager. Les deux hommes brisent le pare-brise et sortent le passager, malgré les flammes qui s'intensifient. Sans le courage et la rapidité d'intervention de MM. Daigle et Lequin, le passager serait resté prisonnier du véhicule qui a explosé par la suite.

Messieurs Gilles Harvey, de Saint-Siméon et Germain Maltais, de La Malbaie

Le 7 août 2000, sur la route 138, à l'entrée du Massif de Petite-Rivière-Saint-François, deux véhicules entrent en collision et prennent feu. MM. Germain Maltais et Gilles Harvey travaillent à proximité. Muni d'un extincteur, M. Maltais éteint les flammes sous l'un des véhicules. Malgré l'épaisse fumée, les deux hommes ouvrent la portière et sortent la passagère. Sous l'autre véhicule, le feu s'intensifie, mais M. Maltais arrive à le maîtriser. Après quelques tentatives pour ouvrir la portière, il la défonce, à l'aide d'une hache. C'est en joignant leurs efforts et en agissant avec célérité et efficacité que MM. Harvey et Maltais réussissent à dégager les victimes.

Dans la catégorie « incendies », le gouvernement du Québec a décerné la mention d'honneur du civisme à :

Monsieur Henri Barnabé, de Rigaud

Dans la nuit du 12 décembre 2000, un incendie éclate au sous-sol de la résidence d'Henri et de Monique Barnabé, à Pointe-Fortune. Réveillé par le détecteur d'incendie, M. Barnabé descend l'escalier, croyant être suivi de son épouse. Dans l'obscurité totale, respirant difficilement, il se rend à la porte-fenêtre et l'ouvre. Il est alors propulsé à l'extérieur. Il crie sans arrêt jusqu'à ce Mme Barnabé lui réponde de venir la chercher. Encouragée par son mari, elle descend, mais s'évanouit au pied de l'escalier. N'écoutant que son courage, M. Barnabé entre dans la maison et réussit malgré l'épaisse fumée, à tirer son épouse à l'extérieur.

Monsieur Guy Beaufort, de Saint-Cuthbert, représenté par madame Diane Beaufort
Monsieur Beaufort est décédé en 2001 des suites d'un accident de motoneige

Le 4 novembre 2000, vers 1 h, M. Guy Beaufort voit de la fumée sortir de la corniche d'une résidence. Il entre dans la maison par la porte arrière. Aveuglé par la fumée très dense, il sort, puis entre de nouveau. Il découvre un homme et le réveille. Ensemble, ils vont chercher un couple, endormi au rez-de-chaussée. On entend des crépitements à l'étage, où le feu a pris naissance. M. Beaufort multiplie les tentatives pour monter à l'étage chercher le quatrième occupant de la maison, mais la chaleur intense et la fumée l'en empêchent. Il aura quand même réussi à sauver trois vies.

Messieurs Jean-Guy Bertrand et Robert Jodoin fils, de Grande-Île

Le 7 septembre 2000, M. Jean-Guy Bertrand, ainsi que M. Robert Jodoin fils et son épouse voient une épaisse fumée s'échapper d'une maison voisine. Ils s'y rendent et aperçoivent une fillette à travers la porte vitrée. M. Bertrand arrache la porte et va chercher la fillette, qu'il confie à son épouse. Pendant ce temps, M. Jodoin trouve un poupon dans un berceau déjà en feu. Il le confie aussi à Mme Bertrand, puis les deux hommes retournent dans la maison mais ne trouvent personne d'autre. Ils sortent au moment où les policiers arrivent. La mère et deux autres enfants périssent dans ce terrible incendie. Grâce au courage de MM. Bertrand et Jodoin, deux enfants échapperont à la mort.

Monsieur François Dubé, de Verdun

Le 13 octobre 2000, une explosion emprisonne quatre personnes dans le garage de François Dubé, à Montréal. À l'aide d'une pièce d'acier, M. Dubé réussit à briser des carreaux, puis à ouvrir la porte. Le garage est rempli d'une épaisse fumée noire et le sol est en flammes. M. Dubé sort une première victime, puis une deuxième au moment où les pompiers arrivent. Il y a quatre victimes, gravement brûlées; deux d'entre elles succomberont à leurs blessures dans les jours suivants. L'intervention prompte et courageuse de M. Dubé a permis de sauver des vies.

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